Forêt de Sillé : premier projet financé par des particuliers !
Le changement climatique et les insectes ravageurs ont eu de grands impacts dévastateurs sur les forêts françaises. Dans ce contexte en pleine évolution, il est nécessaire d'assurer le renouvellement de ces espaces naturels.
Tout comme beaucoup d'autres zones boisées, l'épidémie des scolytes n'a pas épargné la forêt domaniale de Sillé, située dans la Sarthe. Cet insecte ravageur de l’Epicéa a été favorisé par les fortes sécheresses de ces deux dernières années. Pour éviter la propagation de l’épidémie, la seule solution consiste à réaliser au plus vite des coupes sanitaires sur des arbres touchés, et d’en évacuer les bois, afin de les remplacer par des essences plus résistantes.
Les dons des particuliers via le site du Fonds, ont permis de financer entièrement une opération de reboisement dans cette forêt, début 2020, sur la parcelle 133.
Une forêt de plus en plus fragilisée
A 35 km au nord-est du Mans, la forêt domaniale de Sillé s’étend sur une superficie d’environ 3 400 hectares, dont plus de la majorité est située dans le département de la Sarthe. 94% de sa surface sont inclus dans le périmètre du Parc naturel régional Normandie-Maine.
Contrairement aux autres forêts de la Région, Sillé est majoritairement peuplée de résineux, à 51%. Cet enrésinement important relève de la qualité relativement moyenne des sols mais également de raisons historiques. En effet, il s'agissait auparavant d'une forêt surexploitée, qualifiée de « ruinée » que l’Etat a pu acquérir en 1925. Les peuplements d’Epicéas, qui représentent environ 200 hectares du massif, découlent ainsi de ce passé.
Jusqu’en 2017, la parcelle 133 de la forêt domaniale de Sillé, était couverte par un peuplement d’épicéas. A cette période, leur état sanitaire posait déjà question auprès l’équipe locale. Craignant une attaque de scolytes, menant au dépérissement massif des peuplements, une coupe de ces arbres a été programmée lors de l’hiver 2017-2018. C’est alors sans savoir que l’épidémie de ces deux dernières années leur donnerait raison…
Compte tenu de la pauvreté des sols, de leur dégradation liée à la gestion passée et du fort taux d’humidité, c’est le Pin maritime qui est retenu en essence pour remplacer l’Epicéa. La parcelle étant traversée par un ruisseau, les travaux comprennent également la restauration de la ripisylve (végétation bordant les milieux aquatiques) par la plantation d’Aulnes glutineux. Au total, sur une surface d’environ 3,5 hectares, 3425 Pins maritimes et 500 Aulnes glutineux ont pris racines cet hiver.
Les étapes de la plantation
Le choix d’une essence forestière à planter est un moment clé dans la vie de la forêt, d’une parcelle. En effet, c’est un pari sur l’avenir étant donné que le cycle s’étale sur plusieurs décennies, parfois plusieurs siècles. Ce choix (comme le Pin maritime dans le cas présent à Sillé) est donc le fruit d’une réflexion approfondie tenant compte des conditions climatiques, de la fertilité du sol, des composantes écologiques et paysagères du site. C’est ce choix qui permettra d’assurer sur le long terme l’approvisionnement de notre filière bois, d’assurer une certaine résilience du milieu, de conserver voire améliorer la richesse écologique et paysagère du site.
Le projet en images
Merci à tous les contributeurs !
Le fonds de dotation ONF-Agir pour la forêt tient à remercier l’ensemble des personnes qui y ont contribué. En soutenant ce projet, vous construisez à nos côtés un avenir durable pour les générations à venir. Grâce à vos dons, les forestiers peuvent agir plus rapidement face aux problèmes sanitaires qui touchent la forêt.