Conception d’une tenue de protection anti-tiques : des pistes encourageantes

Depuis 2022, l’Agence études Grand Est de l’ONF et tout un ensemble de partenaires travaillent sur la création d’une tenue de protection contre les tiques : un projet soutenu par AÉSIO mutuelle dans le cadre du mécénat qui connaît des avancées significatives en 2024.

Un objectif de santé publique : lutter contre la maladie de Lyme

La maladie de Lyme représente un enjeu majeur de santé publique. Selon les dernières études de l’INRAE, jusqu’à 43 % des tiques sont porteuses d’agents pathogènes dans certaines régions : un phénomène qui risque de s’accroître avec le changement climatique. Sensibilisée à cette cause en tant que mutuelle, Aésio soutient, via ONF-Agir pour la forêt, un projet de développement d’une tenue textile anti-tiques, lauréat 2020 du concours Graines d’innovation de l’ONF.

Le projet consiste à développer une tenue ou des éléments vestimentaires sur le principe de barrière mécanique, une solution alternative aux répulsifs chimiques, sans effets secondaires, qui permettra promenades et activités professionnelles sur le terrain, en toute sérénité. Le projet rassemble des acteurs de divers domaines d’expertise – instituts et laboratoires de recherche en biologie, biomimétisme et matériaux textiles, pôles de compétitivité, écoles supérieures industrielles, designers, experts de la santé et sécurité au travail –, dans le cadre d’une collaboration favorable à la mutualisation de compétences de pointe.

Expérience menée par des scientifiques du programme CITIQUE de l'INRAE - ©Maryline Fouquart / ONF

De l’émergence de solutions aux pistes à creuser

En 2024, des avancées significatives ont été réalisées. Un panel de 16 solutions potentiellement développables a émergé du travail d’étudiants designers de l’École nationale supérieure de création industrielle de Paris (ENSCI) : des pièges labyrinthes insérés dans l’épaisseur des vestes, des systèmes de serrage doux aux manches, un piège pour la voiture, une brosse électrostatique, une caméra détectrice, une tenue seconde-peau, un vêtement de pluie transparent, un kit d’inspection pour le soir...

À l’heure actuelle, ces multiples propositions sont encore au stade d’esquisses et demandent à être perfectionnées. Au regard des moyens humains et financiers disponibles, toutes ne pourront pas être réalisées. C’est pourquoi une première priorisation a été établie pour cerner les pistes sur lesquelles se concentrer. De plus, des principes intéressants issus d’une étude de biomimétisme réalisée expressément dans le cadre de ce projet pourront enrichir le développement des solutions.

Au sein des laboratoires « Tous Chercheurs » de l’INRAE de Nancy. De gauche à droite : Jonas Durand (INRAE-ANSES), Maxime Imbert (AESIO), Delphine Pierrat (AEGE), Catherine Lemouel (Aésio), Florence Brianceau (Aésio), Frédérique Lecomte (ONF-Agir pour la forêt), Marilyne Fouquart (AEGE ONF). - ©ONF

Visite de terrain et première présentation publique

Le 8 octobre dernier, l’équipe dédiée au projet a eu le plaisir de présenter les dernières avancées au mécène, représenté par une délégation des trois responsables RSE venus de Rhône-Alpes. La journée s’est déroulée dans les locaux des laboratoires Tous chercheurs de l’INRAE Champenoux aux côtés de l’équipe CITIQUE. Ce moment très riche a renforcé la conviction de tous les partenaires quant à la nécessité de trouver des solutions alternatives efficaces pour résoudre ce problème majeur de santé publique.

Dans la ligne droite de cette rencontre, le projet a été présenté pour la première fois au grand public jeudi 14 novembre, à l’occasion d’une conférence sur la maladie de Lyme à Châlons-sur-Saône. Le public a exprimé sa surprise quant au fait que les forestiers soient confrontés de façon directe et récurrente à cette maladie. La demande a été forte pour que le public puisse également bénéficier des solutions trouvées pour les professionnels de la forêt.

Les prochaines étapes de tests des prototypes commenceront en avril prochain, au moment du retour des tiques.