Création d’une plantation conservatoire de cormier en Ardèche
Le cormier, une essence prometteuse pour la résilience des forêts
Il existe à Bellegarde un verger conservatoire dédié au cormier, une essence de feuillu précieux, producteur de bois de haute qualité et de petits fruits, les cormes, très appréciés des oiseaux et de la petite faune et utiles à la biodiversité. Cette collection nationale comporte 176 génotypes issus de six régions françaises, dont un sous-ensemble de 76 génotypes sélectionnés pour la qualité de leur bois et leurs conditions écologiques particulières.
Localisée en limite de la distribution de l’espèce dans une zone de plaine du Gard, elle souffre des conséquences de sécheresses répétées et de la pression exercée par des ravageurs. L’ONF a souhaité reproduire à l’identique cette collection d’arbres dans une ère géographique plus favorable afin de garantir la démarche de conservation et d’étudier la variabilité phénotypique des génotypes rassemblés au sein du conservatoire.
En tant qu’acteurs innovants du bois-énergie, et après avoir consulté les différents gestionnaires forestiers de plantations et entretien des forêts françaises sur le long terme, nous avons identifié l’ONF comme l’acteur apportant le plus de sérieux et de variété dans ses missions. La proximité géographique avec différentes entités du groupe Qaeli et, surtout, la dimension scientifique de ce projet de sauvegarde nous ont particulièrement séduits.
Une nouvelle implantation, à double impact positif
Les forêts communales de Banne et de Saint-Paul-le-Jeune, en Ardèche, ont été choisies pour ce projet. Elles accueillent déjà une espèce à fort enjeu patrimonial, le pin de Salzmann, menacée par le risque de feux de forêts. La création d’une plantation de cormiers, une espèce peu inflammable, sur les crêtes du bois des Bartres, permettra de limiter ce risque, en diversifiant et cloisonnant le massif. Ce sont plus de 850 plants de cormiers qui ont été installés sur 1,1 hectare en forêt communale de Banne et 1,56 hectare en forêt communale de Saint-Paul-le-Jeune. La position de chacun d’entre eux a été enregistrée via GPS.
Rendu possible grâce au mécénat, le projet est également soutenu par le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, le Département de l’Ardèche via sa politique relative aux espaces naturels sensibles et en partenariat avec le Parc naturel régional des Monts d’Ardèche. L’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) fournit les plants et en assurera le suivi scientifique.
Le 2 juillet 2025, ce projet innovant a été inauguré, en présence des élus locaux des communes de Banne et de Saint-Paul-le-Jeune, de la communauté de communes du Pays des Vans, du Département de l’Ardèche, de représentants de l’ONF, du Parc naturel régional des Monts d’Ardèche, du Parc national des Cévennes, du CNPF, de l’INRAE, du Fonds et de Qaeli, mécène du Fonds : tous ont salué les dimensions partenariale, expérimentale et technique du projet. Un grand merci à tous les partenaires du projet !