Protéger les landes de Haute-Chaume… grâce aux brebis !
Maintenir les milieux ouverts pour protéger la biodiversité locale
D’une superficie de 3326 hectares, la forêt domaniale d’Ermenonville, dans l’Oise, inclut dans son périmètre une aire protégée depuis 2023 : la réserve biologique de la Haute-Chaume. Cette réserve abrite des végétaux rares tels que les callunes, les bruyères cendrées et des pelouses sèches sur sable, dont la présence est devenue exceptionnelle ailleurs que sur la façade atlantique.
Ainsi, la lande de Haute-Chaume est l’un des ensembles de biodiversité les plus précieux du nord de la France. La survie d’espèces animales protégées comme l’Engoulevent d’Europe ou le lézard des souches dépend de l’entretien de ces espaces, qui doivent rester ouverts.
Des brebis… plutôt que des machines
Historiquement, les milieux de landes et de pelouses sèches qu’on trouve dans la forêt domaniale d’Ermenonville étaient façonnés par les pratiques d’élevage du bétail en pâturage itinérant. En effet, cette méthode ancestrale est tout aussi efficace et plus respectueuse des écosystèmes que le passage d’engins mécaniques.
C’est pourquoi l’Office national des forêts (ONF) a associé à son projet de restauration de ces milieux deux jeunes éleveurs ovins du territoire, qui ont fait le pari de développer uniquement une activité basée sur la transhumance entre des pâturages extensifs.
Un bilan enthousiasmant
Entre juillet et septembre 2024, un troupeau de 60 brebis, accompagné d’un chien de protection, a été conduit sur le site. Des relevés ont été réalisés par les naturalistes du Conservatoire d’espaces naturels des Hautes-de-France avant et après son passage afin de quantifier les impacts du projet sur les milieux. Une signalétique adaptée avec des messages de prévention pour les usagers de la forêt a permis d’assurer la sécurité du troupeau et le bon déroulement du pâturage. Par ailleurs, trois sessions de sensibilisation à l’environnement auprès de publics scolaires se sont déroulées à cette période au sein de la forêt.
Les bons résultats obtenus en 2024 ont confirmé la pertinence de l’éco-pâturage. Début septembre, une visite sur site a été organisée, avec une délégation de IKEA, mécène du projet, les équipes de l’ONF et d’ONF-Agir pour la forêt, des représentants du Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France, partenaire du projet, ainsi que les bergers… et les animaux : l’occasion d’échanger sur le bilan positif du projet. Ainsi, l’ONF envisage de reconduire et d’étendre l’opération en 2025.